Cet article est une traduction de l’article 🇬🇧 How to Encourage Roleplaying, the Loresmyth Way par 🇬🇧 Dungeon Solvers, faite dans le cadre du 🎄Calendrier de l'Avent 2024. Je remercie l'auteur·ice original·e pour son travail et de son autorisation de traduction.
✨ Article invité - Traduit par Laurine Haumaitre
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Coucou tout le monde ! L’article d’aujourd’hui a été écrit par Chris Mahon et Chris van der Linden de 🇬🇧 Loresmyth. 🇬🇧 Loresmyth est une société d’édition de jeux de rôle qui propose une grande variété de produits tels que des cartes de worldbuilding, des modules d’aventure et de superbes compilations de cartes de combat et de tokens. N’oubliez pas de les suivre sur 🇬🇧 Twitter et d’aller suivre leur 🇬🇧 page Facebook !
Bonjour à tou·te·s ! Ici Chris « Mono » Mahon et Chris van der Linden de 🇬🇧 Loresmyth ! Aujourd’hui, nous allons vous parler du « R » dans le terme « JDR ».
Autour de la table, le plus difficile à faire dans le JDR (outre comprendre comment fonctionnent les points de sorcellerie dans la 5e de D&D), c’est rentrer dans son rôle. Les débutant·e·s sont parfois timides ou ne savent pas comment entrer dans la peau de leur personnage, et les joueureuses expérimenté·e·s peuvent se retrouver à faire ce qui serait utile à l’intrigue, plutôt que ce qui est le plus en phase avec leur personnage.
Et soyons honnêtes : en tant que MJ, il est déjà assez difficile de maintenir le rythme des aventures sans avoir à surveiller le jeu de chacun·e. Le secret est pourtant là : encourager les moments de jeu de rôle ne signifie pas intégrer dans chacune de vos sessions un bloc de 15 minutes durant lequel les joueureuses parlent aux PNJ.
Il s’agit plutôt d’être suffisamment souple et attentif·ve pour savoir quand intégrer un peu de jeu de rôle dans une session. Voici quelques conseils pour y parvenir !
Profiter des moments de blancs #
Selon Chris van der Linden, le fondateur de 🇬🇧 Loresmyth, changer sa manière d’aborder la préparation des sessions lui a permis de changer aussi sa manière d’aborder le roleplay (ndt : le jeu de rôle, entendu comme jeu théâtral).
« Typiquement, à mes débuts, je voulais toujours me préparer à fond. Je voulais maîtriser parfaitement l’histoire et tous les chemins qu’un·e joueureuse pouvait emprunter.
Plus tard, lorsque je suis entré dans la vie active, j’ai commencé à utiliser la méthode du « MJ paresseux », à l’aide de Trello et de post-its, en planifiant uniquement les moments les plus importants et en laissant le jeu se dérouler comme les joueureuses me poussaient à le faire, comme lors d’un match de ping-pong. »
Étant moins rigide dans la mise en place des aventures, Chris a eu davantage l’occasion de façonner les parties en fonction des désirs et des préférences de ses joueureuses :
« Cela me plaisait beaucoup plus parce que je devais écouter plus activement, suivre davantage les motivations et les objectifs de mes joueureuses et les intégrer dans l’histoire. »
Le fait de planifier uniquement les temps forts d’une session et de laisser des blancs entre les deux permet non seulement aux joueureuses de se plonger au cœur du jeu de rôle, mais vous donne également la possibilité, en tant que MJ, d’adapter les opportunités de roleplay à ce qui se passe dans le groupe à ce moment précis.
Voici un exemple #
Scénario : Le groupe est en quête du chef d’un réseau criminel, et les joueureuses qui contrôlent Jynzara, le sorcier tiefling, et Sassafraz, le guerrier, sont clairement impatient·e·s de se plonger dans le milieu de la criminalité. Le groupe n’a qu’à interroger un membre du gang pour trouver le chef, mais vous n’avez pas encore décidé comment ils trouveront le membre en question.
Solution : Conduisez le groupe dans une taverne où le barman refuse de servir Jynzara parce qu’iel est un·e tiefling. Donnez à Sassafraz l’occasion de lae défendre, puis faites entrer un criminel demi-elfe pour les soutenir. Le demi-elfe explique qu’il a, lui aussi, été victime de discrimination et devient l’ami de Sassafraz et de Jynzara, tout en devenant le guide du groupe pour trouver un membre du gang.
En chemin, il enseigne à Sassafraz et Jynzara quelques leçons pour survivre en tant que criminels (comme tendre une embuscade) et leur donne l’occasion d’utiliser ce qu’iels ont appris lorsqu’iels captureront un membre du gang.
Obtenir un peu d’aide supplémentaire #
Évidemment, c’est super d’encourager les MJ à profiter des « trous » dans la session et à créer des opportunités de roleplay sur le vif, mais c’est en réalité difficile à mettre en pratique et cela peut déboucher sur un épisode de page blanche doublée de trac si vous n’êtes pas préparé·e.
Chris van der Linden s’est heurté à ce problème en créant des butins aléatoires, des accroches de quêtes ou d’autres détails au cours de ses parties. Il a donc créé les Dungeon Discovery Decks (les decks de découverte de donjon), une sorte de deck modulable qu’il peut utiliser pour pallier aux lacunes du jeu à tout moment. Aujourd’hui, il fait quelque chose de similaire avec le jeu de cartes 🇬🇧 Heroic Challenges (ndt : défis héroïques) : le jeu est composé de deux decks, l’un pour les suggestions de roleplay (les « défis ») et l’autre pour les récompenses.
À n’importe quel moment d’une session de jeu (ou même avant qu’elle ne commence), lae MJ peut tirer un défi au hasard (ou en choisir un) et construire un scénario de jeu de rôle à partir de ce défi.
« C’est un peu comme un filet de sécurité : il y a de longs moments de vide dans les parties que vous préparez, et vous pouvez vous appuyer sur ces cartes pour le combler, afin de n’être jamais vraiment pris·e au dépourvu. »
Idéalement, votre jeu ne devrait jamais s’arrêter parce que vous ne parvenez pas à penser à la suite des événements. Ces decks peuvent vous y aider, mais ce qui rend Heroic Challenges (espérons-le) encore plus utile, c’est que vous pouvez distribuer des cartes à vos joueureuses et les laisser inventer leur petite histoire, soulageant lae MJ et offrant aux joueureuses l’occasion de se lancer d’eux-mêmes dans cet aspect du JDR qui est souvent négligé.
Mieux encore, le deck est conçu pour être flexible :
« Lae MJ peut utiliser les cartes derrière l’écran pour trouver de nouvelles idées à intégrer dans le jeu, ou iel peut les donner aux joueureuses pour leur donner le pouvoir de faire avancer l’histoire dans une nouvelle direction en créant leurs propres scénarios. Je pense que c’est particulièrement utile, que ce soit pour les joueureuses novices comme vétérant·e·s, afin de renouveler cette vision du jeu de rôle dans le jeu de rôle. »
Conseils #
- Profitez des moments de blancs non planifiés de votre session pour mettre en place un peu de roleplay, que ce soit avec un·e PNJ ou entre les membres du groupe.
- Soyez attentif à l’humeur des joueureuses ou aux motivations des personnages pour construire un scénario intéressant qui rassemble plusieurs membres du groupe.
- Faites en sorte que les PNJ engageants, que ce soit en raison de leurs connaissances, de leur pouvoir ou de leur sagesse.
- Si possible, rattachez ces moments de roleplay à l’histoire principale et récompensez l’implication des joueureuses.
Si vous souhaitez découvrir les 🇬🇧 Heroic Challenges, vous pouvez suivre le 🇬🇧 Kickstarter ici ! (ndt : La campagne a en effet récolté 43 444 euros sur les 15 000 initialement prévus en 2020).
Bonne chance, meneureuse, et que tes aventures soient mythiques !
Conclusion #
Eh bien, voilà qui conclut notre 24ème article pour ce calendrier de l’avent spécial articles de JDR. Même si c’est le dernier article de cette série, c’est une super nouvelle, parce que ce soir, c’est le réveillon !
Si vous avez prévu de faire jouer vos familles, ou vos amis, en cette fin d’année (en attendant le compte à rebours du Nouvel An, peut-être ?). N’hésitez pas à enrichir même le plus simple des one-shot avec du roleplay de qualité !