Avent 2024 - Jour 10 - Pourquoi, quand et comment parler à ses joueureuses

Inscription of Abundance - Christina Kraus
Inscription of Abundance par Christina Kraus

Cet article est une traduction de l’article 🇬🇧 Why, When, and How to Talk to D&D Players? par 🇬🇧 Illusory Script, faite dans le cadre du 🎄Calendrier de l'Avent 2024. Je remercie l'auteur·ice original·e pour son travail et de son autorisation de traduction.

✨ Article invité - Traduit par Faisselle

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L’outil le plus puissant pour mener D&D : la conversation.

Il suffit d’une conversation, pour parer à presque toutes les difficultés que nous rencontrons dans nos parties de D&D. À chaque fois qu’un problème nous semble insolvable, rappelons-nous de parler à nos joueureuses avant quoi que ce soit d’autres. Souvent, à mesure que nous parlons avec elleux, n’importe quel problème devient gérable, et des solutions apparaissent au fil de la conversation.

Pourquoi parler à nos joueureuses

Ça paraît évident. D&D est un jeu de conversation. Mais malgré tout, en tant que meneureuses de jeu, nous avons tendance à ruminer seul-e-s dans notre coin nos problèmes et nos solutions. Tendre la main vers nos joueureuses et leur parler en dehors des personnages a plusieurs avantages.

D’abord, une discussion permet de renforcer l’objectif commun de toute la table : tout le monde est là pour passer un bon moment. C’est une vérité universelle. Peu importent les styles de jeu, les préférences, et les expériences avec D&D, tout le monde — joueureuse et MJ — s’installe à la table pour profiter de la partie. En parlant aux joueureuses, nous renforçons cela. Cet argument est d’ailleurs particulièrement utile quand il y a un conflit entre joueureuses. Rappelez à tout le monde, individuellement, que tout le monde essaie de passer un bon moment. Les différences d’opinion ou de style ne sont que des obstacles superficiels à cette vérité unificatrice.

Ensuite, une conversation les yeux dans les yeux peut rappeler aux joueureuses que nous, lae MJ, sommes aussi là pour jouer au jeu. Dans la plupart des cas, nous ne sommes pas des antagonistes, ou des sadiques, ni là juste pour rendre service. Parler à nos joueureuses des situations dans le jeu permet de montrer à tout le monde qu’il n’y a pas de différence entre MJ et joueureuse quand il s’agit de profiter du jeu. Nous sommes tou·te·s des joueureuses. Mettez-le en avant.

Quand parler aux joueureuses

Il y a deux types de situations dans lesquelles parler à nos joueureuses devient nécessaire. Lors de vérifications régulières (cela inclut une session zéro) et quand il y a une situation critique à discuter.

Les vérifications régulières dans D&D

Le premier moment crucial de conversation est la session zéro. Avant de commencer une nouvelle campagne, il est important de discuter de construire nos personnages ensemble, établir un thème pour la campagne, et discuter des outils de sécurité émotionnelle ainsi que de règles maisons. Une session zéro pour ouvrir une conversation à suivre entre MJ et joueureuses réduit considérablement les nombreux problèmes à venir et établit un précédent sur le fait de se parler. C’est lors de la session zéro que nous décidons du type de conversation pour les éventuels problèmes pendant la campagne.

Au-delà de la session zéro, faites des vérifications régulières avec tout le groupe pour qu’ils vous partagent leurs retours à la mi-campagne, mettre en avant le fait que nous, lae MJ, mettons l’expérience des joueureuses au cœur de notre maîtrise. Un 🇬🇧 Google Forms créé par Justice Arman, modifiable, que nous pouvons envoyer à nos joueureuses tous les quinze jours, ou tous les mois, est disponible afin d’avoir ce retour. Ces mêmes retours peuvent servir à modifier la campagne pendant son déroulement, pour s’adapter aux désirs de nos joueureuses…

Situation critique

Les plus petits problèmes peuvent causer le plus de frictions dans la partie. Il vaut souvent mieux parler de ces difficultés rapidement, peut-être même pendant la session. Pour ce type de situation, nous pouvons employer la phrase “Pouce, on fait une pause !” comme signal pour sortir du personnage et discuter comme un groupe de joueureuses. Cet outil de sécurité émotionnelle me provient de Mike Shea de 🇬🇧 SlyFlourish.com. Par exemple, si nous observons deux joueureuses en train de se taper mutuellement sur les nerfs, nous pouvons dire “Très bien, faisons une pause un moment”, et ainsi clarifier tout conflit en dehors du roleplay. Nous pouvons aussi user de cet outil pour faire un petit récapitulatif. Après qu’une décision ait été prise, il est possible de faire une petite pause et nous assurer que tout le monde comprend bien de quoi il retourne.

Le “On fait une pause !” est un outil de sécurité émotionnelle souple qui permet de régler les petits conflits comme les grands.

Parfois, cependant, une pause pendant la session n’est pas suffisante pour complètement régler le problème. Par exemple, deux joueureuses peuvent vivre une grande dispute, ou avoir des façons de jouer qui les pousse à se lancer des piques répétitivement à la table. Dans ce cas, nous devons poursuivre la conversation avec ces joueureuses hors des sessions. Voici quelques conseils et outils pour gérer ces conversations qui peuvent occasionnellement s’avérer inconfortables.

Comment parler à ses joueureuses de D&D

La technique du sandwich

Personne n’aime se faire critiquer. Mais parfois, une vérité désagréable est la plus propice à résoudre un conflit. Dans D&D comme ailleurs, 🇬🇧 en éducation, il est préférable d’enrober des critiques ou réalités inconfortables avec des renforcements positifs. Nous appelons cette technique “le sandwich”. Commencez avec quelque chose de positif, puis placez la critique, et concluez avec quelque chose de positif. Deux tranches de retours positifs avec l’aspect désagréable coincé au milieu. Vous pouvez commencer une conversation difficile en félicitant lea joueureuse sur un événement de roleplay récent, ensuite discuter du conflit avec un-e autre joueureuse, et terminer en complimentant sur l’usage récent de tactiques intelligentes en combat.

Les observations en “Je”

Ensuite, nous pouvons formuler nos retours et critiques avec le “Je”. Au lieu d’accuser un-e joueureuse en disant les choses ainsi “Tu gênes les autres joueureuses”, partageons nos propres sentiments en “Je” : “J’ai remarqué la tension entre toi et Carl, y a-t-il quelque chose que je puisse faire pour régler la situation ?” En focalisant vos observations sur votre propre observation, vos propres sentiments, et votre propre perspective, vous évitez que la conversation devienne une confrontation.

Écoutez-les

Cela paraît évident, mais écoutez ce que les joueureuses ont à vous dire. Parfois l’objectif qui nous pousse à avoir une conversation entre joueureuse et MJ est clair. Cela peut être de dire à lae joueureuse d’arrêter un certain comportement, résoudre un conflit. Soyez prêt-e à aussi écouter ce que lae joueureuse a à vous dire en gardant un esprit ouvert. Peut-être qu’un aspect du jeu ne leur convient pas. Peut-être qu’il y a quelque chose à changer pour les accommoder au mieux.

Écoutez ce que vos joueureuses ont à vous dire avec un esprit ouvert.

L’outil le plus puissant pour mener du JDR : la conversation

Parler à vos joueureuses est l’outil le plus puissant de votre arsenal. Presque tous les problèmes peuvent être résolus en parlant avec eux. Beaucoup de problèmes peuvent même être anticipés par des conversations honnêtes en session zéro et en faisant des vérifications régulières. La technique du sandwich, des observations en “Je”, et de l’écoute active peuvent aider à montrer que nous restons des êtres humains, assis autour d’une table, essayant de passer un bon moment.

Parlez à vos joueureuses.

Ressources

Conclusion

Je remercie encore Faisselle pour cette traduction. J’espère que cet article vous a donné des idées pour mieux communiquer avec vos joueureuses et je vous dis “À demain pour un nouvel article” !

🙏 Remerciements

Un grand merci à Laurine Haumaitre qui a revu et corrigé cet article dans son intégralité !

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